Amar, 43 ans et népalais, était atteint de la lèpre lorsqu’il avait 10 ans. À cause de complications, il a mis 6 ans à en guérir. Mais ce qui dure le plus longtemps, c’est la stigmatisation. Pourtant, la lèpre n’a pas besoin d’être une fatalité. Et ça, Amar l’a enfin compris.
J’ai eu une enfance tout à fait normale. Mais dès que j’ai eu des taches et des nodules sur la peau et un pied insensible, tout a changé. J’avais la lèpre.
Le bienvenu nulle part
Après 3 mois à l’hôpital, j’ai pu retourner à la maison. Dans mon village, la nouvelle s’est répandue. Plus personne ne voulait rester avec moi, même à l’école je n’étais plus le bienvenu. J’étais forcé de partir.
Une organisation népalaise contre la lèpre m’a heureusement amené dans un orphelinat à Katmandu. Mais je me sentais abandonné de tous. Avec les complications, cela a pris 6 ans avant que je sois guéri. Je pleurais jour et nuit et allais plus de 40 fois à l’hôpital. Ma douleur était extrême, aussi bien au niveau physique que mental.
Le suicide comme seule solution
Quand j’ai enfin guéri, mes parents ont arrangé mon mariage : je voyais enfin le bout du tunnel. Jusqu’à ce que ma femme découvre que j’avais eu la lèpre. Elle a tout de suite demandé le divorce. La lèpre est une raison légale pour divorcer au Népal. Et j’ai replongé. 4 fois j’ai tenté de me retirer la vie.
Et pourtant…
Pourtant, la chance a fini par me rattraper. L’organisation qui lutte contre la lèpre m’a aidé à suivre des études à Katmandu. Une opportunité que je n’aurais jamais eue si j’étais resté vivre dans mon village. Mes études m’ont aidé à reprendre confiance et à m’accepter comme je suis.
J’ai reçu un travail en tant que directeur d’une école et cela m’a aidé à m’exprimer. J’ai commencé à raconter mon histoire, aussi dans mon village d’origine. Et petit à petit, la perception des habitants a changé.