L’Union des Comores, un archipel africain de l’océan Indien, ne comptent que 800 000 habitants, mais les cas de lèpre y sont très nombreux. Sur l’île d’Anjouan, l’incidence est de 7,4  personnes affectées / 10 000 habitants, soit 24  fois plus que la moyenne mondiale. C’est pourquoi Action Damien y mène depuis plusieurs années des recherches intensives sur la maladie.

Notre impact en 2022

Comores

Depuis
1978

Représentant
Dr Younoussa Assoumani

Budget
183.608 € vont à ce programme

Maladies prises en charge

Personnes diagnostiquées durant l’année

Lèpre
263

Tuberculose
109

Personnes affectées par une maladie accompagnées sur le plan socio-économique

Lèpre
350

Tuberculose
180

  • Ministère de la Santé Publique,
  • Programme national de lutte contre la lèpre et la tuberculose (PNLT)

Nouvelle étude aux Comores pour lutter contre la lèpre

Depuis 2018, le personnel médical d’Action Damien et de l’Institut de médecine tropicale (ITM) y mènent une recherche dans le but de trouver un traitement préventif contre la lèpre. Dans le cadre du suivi de l’étude PEOPLE, toujours en cours, une dose unique de rifampicine est administrée aux personnes ayant été en contact rapproché avec un patient souffrant de la maladie. Ce médicament devrait les protéger à vie contre la lèpre et donc empêcher toute contamination future. Malgré les grands espoirs fondés par l’OMS, les résultats préliminaires ne correspondent pas aux attentes.

De ce fait, les personnes à risque reçoivent un traitement qui associe la rifampicine et la bédaquiline dans le cadre de l’étude BE-PEOPLE. « Nous espérons avant tout une forte diminution du nombre de nouveaux cas de lèpre parmi les personnes qui ont reçu la PEP renforcée à la bédaquiline. Si la nouvelle formule PEP montre son efficacité aux Comores, celle-ci pourrait devenir la clé de l’éradication de la lèpre dans d’autres pays de forte endémie. », explique le Professeur Epco Hasker, chef de l’Unité des Maladies mycobactériennes et des Maladies tropicales négligées de l’IMT.

« A Anjouan, la lèpre est perçue comme faisant partie intégrante de la vie quotidienne, étant donné son omniprésence. Et les enfants y représentent un tiers des personnes touchées. Avec cette étude, nous espérons pouvoir les protéger et faire en sorte qu’ils ne développent jamais la maladie », indique le Docteur Nimer Ortuño-Gutiérrez, coordinateur de recherche chez Action Damien.

Après une première phase test réussie, dans un environnement contrôlé, la recherche sur les médicaments préventifs contre la lèpre aux Comores se poursuit maintenant à plus grande échelle. Des équipes feront du porte-à-porte auprès des habitants qui ont été en contact étroit avec un patient atteint de la lèpre. Ces groupes à haut risque se verront proposer une combinaison de rifampicine et de bédaquiline. Au total, quelque 124 000 habitants seront approchés dans ce contexte. Compte tenu de la longue période d’incubation de la maladie, les résultats définitifs seront connus en 2026.

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