Même si le Sénégal est un pays stable, 46,7 % de ses 16 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté. De plus, la part des dépenses affectées aux soins de santé y est trop faible. C’est l’une des raisons pour laquelle l’incidence de la tuberculose y est 14 fois plus élevée qu’en Belgique. Et si la lèpre n’est plus considérée comme un problème de santé publique, cette maladie n’a pas encore disparu dans ce pays.

Notre impact en 2022

Sénégal

Depuis
2017

Représentant
Dr Gilbert Batista

Budget
315.413 € vont à ce programme

Maladies prises en charge

Personnes diagnostiquées durant l’année

Lèpre
124

Tuberculose
12 164

Tuberculose multirésistante
83

Personnes affectées par une maladie accompagnées sur le plan socio-économique

Lèpre
56

Tuberculose
30

  • Ministère de la Santé publique et de l’Action sociale,
  • Programme national de lutte contre la tuberculose (PNT) et Programme national d’élimination de la lèpre (PNEL)
  • DGD

Ferme pédagogique pour la réinsertion des patients guéris de la lèpre

Même guéris de la lèpre, les anciens patients éprouvent souvent des difficultés à trouver un emploi en raison des séquelles physiques de la maladie ou de la stigmatisation dont ils sont victimes. Pour améliorer leurs chances de réintégration sociale, Masse Mbaye, de l’ONG locale Chaulmoogra, a aménagé en 2017 une ferme pédagogique à Mbodiène (Mbour, région de Thiès). Les patients guéris et leurs familles y sont initiés à l’agriculture biologique moderne. Sur le terrain, Action Damien apporte sa contribution à cette initiative en mettant en œuvre un projet d’irrigation, en aménageant un étang de pisciculture, en organisant des formations pour les bénéficiaires, etc.

Ce projet social a pour but d’aider les anciens patients à retrouver leur autonomie financière en vendant des produits agricoles. Ils retrouvent ainsi confiance en soi et redeviennent des membres à part entière de la société.

Soutien aux villages de reclassement social

En vertu d’une loi sénégalaise de 1976, les patients atteints de la lèpre et leur famille doivent vivre isolés du reste de la population afin d’éviter la contagion. Le Sénégal compte donc encore aujourd’hui neuf « villages de reclassement social », où les patients (guéris) et leurs proches sont contraints de vivre. Cette situation concerne au total environ 14 000 personnes, dont 615 souffrent de la lèpre.  Ces villages fantômes ne sont indiqués sur aucune carte et leurs habitants sont privés de tout statut social. Cette loi, toujours en vigueur, est particulièrement discriminatoire pour les patients et leur famille qui ne sont pas autorisés à acheter des parcelles de terre par exemple.  La stigmatisation à l’encontre des habitants des villages de reclassement et leurs enfants est effrayante.

Ces villages abritent de nombreux patients d’un certain âge qui souffrent de la lèpre et portent les stigmates de leur maladie. Ils sont souvent sans travail et vivent dans des maisons délabrées. Action Damien soutient six des neuf villages de reclassement du Sénégal. Les équipes dépistent de nouveaux patients et leur offrent un traitement et un suivi gratuits. Elles aident les habitants à démarrer une activité rémunératrice, en se lançant par exemple dans l’agriculture ou l’élevage. Dans le village de la région de Kaolack, Action Damien a ainsi récemment rénové quelques immeubles qui tombaient en ruines.

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