Père Damien… Une source d’inspiration inépuisable

Jozef De Veuster, plus connu sous le nom de Père Damien, part pour Hawaï en tant que jeune missionnaire. Sur place, il s’aperçoit que les personnes souffrant de la lèpre sont déportées et abandonnées à leur triste sort sur la presqu’île sauvage de Molokai. Profondément affecté par la souffrance de ces laissés-pour-compte, Père Damien décide de les aider. 

Jozef – une vocation

Jozef De Veuster est né le 3 janvier 1840 dans une grande famille d’agriculteurs de Tremelo. A 18 ans, suivant les traces de son frère et de ses sœurs, il entre au monastère de Louvain. Il reçoit alors le nom de frère Damien, comme un présage à sa future destinée, Saint Damien ayant consacré sa vie à soigner les pauvres.

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A cette époque, de nombreux prêtres belges partaient comme missionnaires aux quatre coins du monde pour convertir les gens au christianisme. Lorsque son frère Pamfiel tombe malade au point de ne pas pouvoir entreprendre le voyage qu’il avait prévu à Hawaï, Père Damien décide d’y aller à sa place. Après un voyage en bateau long de cinq mois, il arrive au printemps 1864 à Hawaï, une île d’une beauté à couper le souffle. Père Damien y officie comme missionnaire itinérant. Pendant 9 ans, il s’implique corps et âme dans la communauté de l’ile d’Hawaï. Il apprend la langue et se familiarise avec les coutumes des hawaïens, dont il apprécie l’hospitalité et le mode de vie. Père Damien se sent bien parmi eux.

Malheureusement, la lèpre plane, comme un nuage sombre, sur l’île paradisiaque. Dans une tentative désespérée de réduire le nombre d’infections, les autorités hawaïennes organisent une chasse aux sorcières. Les familles se déchirent. Les personnes atteintes de la lèpre sont inexorablement bannies à Kalaupapa, promontoire inhospitalier de l’île de Molokaï pauvre en infrastructures.  

Quand Père Damien apprend que des personnes atteintes de la lèpre vivent dans la misère à Molokaï, il veut leur apporter son aide. C’est ainsi que lorsque l’évêque cherche un prêtre volontaire pour se rendre sur l’île en 1873, Père Damien se porte immédiatement candidat. 

À son arrivée, il découvre le chaos et le désespoir. Il y a peu de nourriture, pas d’eau potable, des logements inadéquats et les soins sont quasi inexistants. 

Avec les malades exilés, Père Damien décide d’améliorer leurs conditions de vie. Ensemble, ils construisent des maisons, un orphelinat, une école. Ensemble, ils organisent une fanfare, une chorale et des courses de chevaux. 

Père Damien, énergique, pragmatique et positif, est très apprécié des habitants de l’île. Enfin quelqu’un qui se préoccupe de leur sort. En vivant parmi eux, Père Damien se rend progressivement compte que son souhait initial de convertir fait place au respect et au désir de travailler ensemble. Bien que toujours attaché à sa foi, il ignore l’interdiction de ses supérieurs de vivre en étroite coopération avec les insulaires. 

Grâce à ses nombreuses actions, Père Damien acquiert un prestige international et devient aussi la voix des lépreux. Il écrit continuellement des lettres au monde extérieur pour demander plus de soutien. Sous forme de matériel et de contributions humaines. Son approche est résolument avant-gardiste. 

Onze ans après son arrivée sur l’île, en vivant si proche des personnes atteintes de la lèpre, Père Damien finit par être lui-même infecté par la maladie. Il ne baisse pas les bras pour autant et redouble d’ardeur pour le bien de la communauté. Il continue à œuvrer jusqu’à ce qu’il ne puisse plus tenir sur ses jambes. Il finit par être emporté par la maladie en 1889, à l’âge de 49 ans. 

Père Damien aujourd’hui

Après sa mort, l’œuvre du Père Damien fut reconnue à travers le monde. Sa persévérance et sa solidarité avec les plus vulnérables ont continué à inspirer des générations entières. Tout comme son sens de l’humour et son optimisme qui étaient également remarquables. A titre d’exemple, il a écrit ceci dans son manuel médical :

« Recette pour tous types d’affections : un soupçon de joie, un brin de philosophie, une dose de courage, une poignée de persévérance… A diluer dans une tasse de café bien chaud, saupoudré d’un nuage de douceur. »

Envie d’en savoir plus sur la vie du Père Damien ? Ne manquez pas de visiter le Musée Damien à Tremelo.

Le Père Damien était incontestablement un homme exceptionnel. Avec Action Damien, nous voulons poursuivre sa mission pour que chacun puisse vivre dans la dignité. Vous voulez nous soutenir ? C’est possible !

Dr Frans Hemerijckx 1902 – 1969, pionnier de la lutte moderne
contre la lèpre

Frans Hemerijckx était un médecin flamand spécialisé dans le traitement de la lèpre. Il est considéré comme le pionnier de l’approche moderne de la lutte contre la lèpre. En République démocratique du Congo, entre autres, il s’est opposé au bannissement des malades, source de stigmatisation sociale. Le docteur Hemerijckx avait aussi remarqué que dans les régions reculées, les personnes n’avaient souvent pas accès aux soins. Il a donc lancé en Inde un projet de « cliniques mobiles » – les « cliniques sous les arbres ». L’idée était que le personnel médical aille à la rencontre des patients, et non l’inverse. Ce principe est toujours utilisé aujourd’hui dans le monde entier.   

Frans Hemerijckx
Claire Vellut

Dr Claire Vellut 1926 – 2013, fondatrice d’Action Damien en Inde

Claire Vellut était une médecin anversoise spécialisée dans le traitement de la lèpre. En 1954, le docteur Frans Hemerijckx l’a invitée à le rejoindre à Polambakkam, en Inde, afin d’ouvrir un centre de santé pour les patients souffrant de la lèpre et de l’aider à mettre sur pied son projet des « cliniques sous les arbres ». Membre de longue date d’Action Damien, Claire Vellut a créé en 1992 la Damien Foundation India Trust, la section indienne de notre organisation. En 2012, elle a fait ses adieux à l’Inde. Pendant son séjour à Polambakkam, elle aurait soigné plus de 31 000 patients.   

Dr. Armand Van Deun (1953 – 2023), à l’origine d’un traitement abrégé contre la tuberculose multirésistante

Le Dr Armand Van Deun a longtemps travaillé comme coordinateur médical pour Action Damien au Bangladesh. En collaboration avec l’Institut de médecine tropicale d’Anvers, il a mis au point le schéma de traitement raccourci de 9 mois, qui a considérablement augmenté le taux de guérison du traitement de la tuberculose multirésistante (taux de guérison de 80 %, contre 50 % avec les schémas de traitement antérieurs). En 2016, l’OMS a recommandé officiellement ce traitement qui est déjà utilisé dans plus de 35 pays entretemps. 

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