La République démocratique du Congo est le pays d’Afrique qui enregistre le plus grand nombre de cas de lèpre. L’accès aux infrastructures de santé est laborieux dans la province de l’Équateur, en raison de l’isolement géographique, ce qui limite de bénéficier de soins de santé de qualité pour les patients atteints de la lèpre. Afin de diminuer le risque de propagation de la lèpre, Action Damien organise des campagnes de dépistage dans la région.
Chaque année, environ 4 000 nouveaux cas de lèpre sont recensés en République démocratique du Congo. Ce pays est ainsi le quatrième pays au monde le plus touché par cette maladie, (après l’Inde, le Brésil et l’Indonésie). De très nombreuses personnes gardent des séquelles à vie de la maladie, ce qui témoigne d’un diagnostic tardif entrainant traitement tardif ou de l’absence de traitement.
La province de l’Équateur est l’une des régions les plus pauvres de la RD Congo. Les activités quotidiennes dépendent des fleuves et des grandes rivières qui traversent le paysage. Faute d’un réseau routier suffisamment développé, la plupart des déplacements se font par bateau. Il faut ainsi plusieurs jours de bateau pour rejoindre certains villages. Les distances sont telles qu’une grande partie de la population n’a pas accès aux infrastructures de santé.
De plus, les habitants de la province de l’Équateur disposent d’un faible niveau d’instruction et n’ont pas de connaissances médicales en matière de santé ou de maladies. Les idées fausses sur la lèpre sont ainsi légion : la plupart sont convaincus qu’elle est extrêmement contagieuse y voient une punition infligée par Dieu et sont confrontés à une certaine forme de marginalisation sociale. Les personnes atteintes de la lèpre ont souvent honte et tentent de cacher le plus longtemps possible leur maladie.
Le soutien de la Fondation Roi Baudoin permet à Action Damien de mener des campagnes de dépistage dans la région. Dans la foulée des projets menés aux Comores et au Sénégal, Action Damien met en œuvre une stratégie de dépistage à domicile et de distribution de traitements préventifs.
Forte d’une expertise accumulée au fil des ans, Action Damien a développé une approche basée sur la cartographie numérique afin d’identifier les zones de forte contamination où le risque de transmission est le plus élevé. Les agents de de santé vont à la rencontre des habitants dans ces zones. Les contacts à risque sont soumis à un examen de la peau et reçoivent de la rifampicine, un médicament préventif qui tue les bacilles de la lèpre.
La première phase du projet mené dans la province de l’Équateur se termine en décembre 2024. En 2025, nous identifierons les régions où nous devons continuer à concentrer nos efforts de dépistage et de prévention. Action Damien pourra ici une nouvelle fois compter sur le précieux soutien du gouvernement congolais et de la Fondation Roi Baudouin.
Grâce à votre générosité, nous pouvons renforcer cette stratégie de prévention, intensifier nos actions de dépistage et ainsi prévenir des handicaps irréversibles, tant chez les adultes que chez les enfants.
Publié le 13 décembre 2024