L’île de Mohéli dans l’archipel des Comores. Alors qu’il achète des fruits, un collaborateur d’Action Damien remarque une tache étrange sur la joue de Zayitouni. Le diagnostic de la lèpre tombe très rapidement.  Zayitouni a très peur. Elle pensait que c’était une tache de naissance et ne savait même pas que cette maladie sévissait sur l’île.

Notre collaborateur la rassure. Lorsqu’elle est diagnostiquée rapidement, la maladie répond au traitement. Quel soulagement, d’autant qu’un an plus tard, elle apprend que sa fille Ravna a elle aussi attrapé la lèpre. Elle doit suivre un traitement antibiotique pendant 6 mois. Grâce au suivi médical de qualité assuré par Action Damien, mère et fille sont aujourd’hui en parfaite santé. Ravna a maintenant 18 ans et fréquente à nouveau l’école.​

Voilà comment Action Damien lutte contre la lèpre aux Comores

Les Comores, un archipel de l’océan Indien situé au nord-ouest de Madagascar, affiche le nombre de cas de lèpre par habitant le plus élevé au monde. Le taux d’incidence de cette maladie y est 14 fois plus élevé que la moyenne mondiale. Les enfants sont loin d’être épargnés par la lèpre puisque les moins de 14 ans représentent 30 % des cas. Les migrations étant peu nombreuses dans les Comores, les îles de l’archipel sont un véritable microcosme. Les Comores offrent par conséquent un environnement idéal pour mener des recherches sur la transmission de la maladie. Action Damien met en œuvre des activités de dépistage à domicile, et diagnostique les cas en examinant attentivement la peau des insulaires.

« La lèpre touche de très nombreux habitants des Comores. Notre objectif est de poser rapidement un diagnostic afin de traiter efficacement la maladie. Cela nous permet d’éviter que les patients soient atteints de handicaps liés à la lèpre.

En collaboration avec l’Institut de Médecine tropicale d’Anvers, nous réalisons actuellement une étude de terrain afin de prévenir la maladie. Nous administrons des médicaments préventifs pour éviter que les proches des patients soient contaminés à leur tour. Dès qu’un membre d’une famille – un seul – a contracté la lèpre, nous devons éviter à tout prix que ses proches, encore asymptomatiques, développent la maladie. C’est la stratégie que nous mettons en œuvre pour protéger la population de l’archipel. »

– Dr Younoussa Assoumani, médecin et responsable d’Action Damien aux Comores

Publié le 4 janvier 2024