Annie Nianga est kinésithérapeute en République démocratique du Congo. Elle exerce son métier au centre de coordination de la lutte contre la lèpre et la tuberculose, en collaboration avec Action Damien. Chaque jour, elle soigne les articulations et les muscles des personnes atteintes par ces deux maladies. Son objectif ? Améliorer la mobilité des patients et les aider à lutter contre leurs infirmités. Tout au long de leur trajet de soins, Annie suit les patients touchés par la tuberculose osseuse (dont la colonne vertébrale est affectée) et par d’autres formes de tuberculose. Et dans certains cas, elle les aide à remarcher ! Annie fait tout ceci avec une positivité et une énergie à toute épreuve. Découvrez son portrait…

Bonjour Annie. Est-ce que vous pouvez vous présenter ?
Bonjour, je m’appelle Annie Nianga. Je suis kinésithérapeute à la coordination provinciale de la lèpre et de la tuberculose dans la province du Kwilu, en République démocratique du Congo.

Quel est ton plus grand défi ?
Le plus grand défi pour moi est de rééduquer les patients, de les mener vers la guérison. Vous allez voir, il y a des malades, surtout de la lèpre, mais aussi des malades qui ont une tuberculose osseuse, qui présentent des problèmes d’infirmité, des complications. C’est un défi de les mener jusqu’à la guérison, de faire en sorte qu’ils récupèrent le plus vite possible.

Une histoire inspirante à nous raconter ?
J’ai dû soigner un enfant de 8 ans qui s’appelle Trésor et était atteint d’une tuberculose osseuse. Il était paralysé par ce qu’on appelle une paralysie paraplégique. Cet enfant était donc paralysé des deux membres inférieurs et ne pouvait plus marcher. La première étape, c’était de lui apposer un corset entièrement en plâtre. Et trois mois après, l’enfant n’avait pas encore récupéré. Les parents ont voulu obtenir un autre avis médical car c’était difficile pour eux. Tout ce qu’ils voulaient, c’était guérir leur fils.
A un moment, je me suis permise de conseiller les parents. Je leur ai expliqué que la colonne vertébrale avait dévié et qu’un nerf avait été touché en raison de la maladie. Ils devaient comprendre que cela allait prendre du temps car leur enfant devait encore porter le corset plâtré pendant 3 mois supplémentaires, c’est-à-dire 6 mois au total. A la fin du traitement, Trésor pouvait à nouveau marcher. Après 6 mois, ce petit garçon de 8 ans, à force de courage et de persévérance, tenait de nouveau sur ses jambes.
Pour moi, ce travail m’inspire beaucoup ! Travailler au plus proche de malades qui ont des problèmes d’infirmité et les aider à guérir… je trouve ça génial !

Quelles valeurs d’Action Damien te tiennent à cœur ?
Nous avons beaucoup de valeurs à transmettre, mais ce qui me tient le plus à cœur, c’est de promouvoir les soins auprès de tous les malades touchés tant par la lèpre que la tuberculose, sans aucune discrimination.
On ne peut pas stigmatiser les malades. Tous doivent bénéficier des mêmes soins. Nous devons les traiter sur un même pied d’égalité, promouvoir les soins auprès des malades affectés par la lèpre et la tuberculose sans discrimination, sans stigmatisation. Et ça c’est génial pour moi.

Quels projets ont pu voir le jour grâce au support financier d’Action Damien ?
Ce sont des projets qui aident directement les malades. Ceux qui souffrent de la lèpre sont souvent rejetés et stigmatisés. Avec l’aide financière d’Action Damien, j’arrive à élaborer des projets de réinsertion socio-économique en faveur des malades.
Vous voyez maintenant des malades qui – avec les moulins – sont capables de moudre le manioc ou le maïs pour en faire de la farine. Ils gagnent un peu d’argent grâce à cela. Ça leur permet de se prendre en charge et leur évite de devoir mendier. Quand on élabore de tels projets, les malades arrivent alors à se prendre en charge.
Maintenant vous savez, les malades de la lèpre, en tout cas certains d’entre eux, ont des problèmes d’infirmité, des déformations. Des fois, lorsqu’un malade a été amputé d’un membre, il ne sait plus travailler. Il ne sait pas aller aux champs. Il ne peut plus nourrir ses enfants et cela devient difficile pour la scolarisation. C’est un vrai problème. Là, on a initié un projet en faveur des enfants de parents affectés par la lèpre et c’est Action Damien qui l’a financé. C’était vraiment génial. Les enfants ont pu étudier pendant au moins 3 ans grâce aux fonds d’Action Damien.
Je ne saurais pas expliquer tous les projets mais Action Damien en a financé beaucoup dans la province du Kwilu. Je vous dis, c’est vraiment génial.

Publié le 08 mars 2022

Les dernières histoires venant de République Démocratique du Congo