L’hebdomadaire Knack publie aujourd’hui un article contenant des allégations injustifiées sur la mauvaise gestion présumée d’Action Damien. Les allégations injustifiées proviennent d’une somme incohérente d’informations très incomplètes, voire carrément incorrectes. Par ce communiqué, Action Damien réfute les principales allégations injustifiées faites dans l’article. “Les informations spécifiques plus détaillées de l’article que nous n’avons pas encore été en mesure de vérifier dans ce court délai seront bien sûr vérifiées et examinées plus en détail. S’il s’avère que des mesures sont nécessaires, nous les prendrons bien sûr immédiatement”, déclare Pascale Barnich, la nouvelle directrice générale d’Action Damien depuis septembre 2022.

« Tout d’abord, je voudrais remercier tous les sympathisants, les bénévoles et le personnel d’ Action Damien pour leur confiance. Ce n’est pas un moment facile pour tous ceux qui se soucient d’Action Damien et de sa mission. Nous sommes confrontés à de nombreuses allégations injustifiées sur les 11 dernières années. Je peux comprendre que l’article puisse susciter des doutes. Nous répondons à ces éventuels doutes sur le passé par la transparence. Cela nous motive à poursuivre notre mission et rester confiant en l’avenir.  Parce que le fonctionnement de notre organisation reste nécessaire. C’est grâce au soutien de tous envers Action Damien et à nos 15.000 bénévoles et employés que nous guérissons chaque année de maladies infectieuses un quart de million de personnes dans les régions vulnérables du monde. Il ne peut y avoir et il n’y aura aucun doute à ce sujet.” – Pascale Barnich, directrice générale d’Action Damien

L’article de Knack est une reconstruction très sélective et extrêmement partiale de notre organisation, basée ci-et-là sur des informations erronées et incomplètes. Plusieurs faits survenus au cours des 11 dernières années sont sortis de leur contexte dans l’article, délibérément isolés de l’histoire plus large d’ Action Damien, ou tout simplement délibérément mais faussement liés.

Un aperçu basé sur une première lecture :

Des bénévoles à la barre

Chez Action Damien, le Conseil d’administration et l’Assemblée générale sont entièrement composés de bénévoles (*). Cela leur permet d’avoir toujours le dernier mot : ils peuvent poser toutes les questions, demander toutes les informations et approuver le plan stratégique, les budgets et les comptes annuels. Cela contraste fortement avec l’image que le journaliste dépeint d’une organisation non transparente et d’informations non disponibles sur les ventes de marqueurs, les revenus issus des campagnes et d’autres informations.

Hormis les informations liées à la vie privée ou celle liée à la stratégie de l’organisation et donc confidentielle, la direction et les membres du conseil d’administration ont cherché la meilleure solution pour répondre à la fois aux besoins de l’auteur de la question, de l’organisation ainsi qu’aux réglementations en matière de vie privée. Nous considérons cela comme logique et il en va de même pour les autres organisations.

(*) Ce n’est qu’en 2020 et 2021 qu’une exception a été faite et qu’un administrateur s’est vu attribuer quatre missions spécifiques rémunérées. Cette nomination a été approuvée par le Conseil d’administration et l’Assemblée générale.

Chiffres et calculs erronés avec des chiffres hors contexte

Sur le plan des chiffres, l’article de Knack se trompe ci-et-là de manière grave : des chiffres, parfois erronés, sont sortis de leur contexte ou mal interprétés et utilisés pour effectuer des calculs absurdes dans le seul but d’étayer une lecture partiale. Les principales corrections se trouvent ci-dessous.

  • En ce qui concerne les chiffres des dépenses et plus précisément le pourcentage de “l’argent pour les projets”, ils sont également restés presque stables ces dernières années et, à l’exception de 2018, toujours supérieurs à 70 %, à savoir : 72,8 % en 2017, 69,1 % en 2018, 78,2 % en 2019, 74 % en 2020, 71 % en 2021, 71 % en 2022 (budget) et 72 % en 2023 (budget).
  • En ce qui concerne la “découverte d’une intervention comptable” avec le Fonds mondial que l’article cite. Pour les 14 pays où Action Damien est actif, dont la Belgique, les recettes et les dépenses ont été additionnées depuis 2019. Les revenus comprennent les dons du public, mais aussi le soutien institutionnel, directement aux projets dans les 14 pays ou Action Damien comme entité. Il n’est tout simplement pas juste, d’une part, de comparer toutes les dépenses des 14 pays contre les revenus d’un seul pays (la Belgique), le calcul “sans subvention du Fonds mondial” n’a aucun sens, c’est comparer des pommes avec des poires. Il existe également des recettes dans d’autres pays que la Belgique. En d’autres termes, la seule approche correcte consiste à comparer tous les coûts et tous les revenus d’Action Damien. À titre d’exemple, une subvention gouvernementale telle que le Fonds mondial qui va directement aux projets donne un ratio de 100 (projet) contre 0 (frais de fonctionnement Action Damien), mais les frais de fonctionnement ne disparaissent évidemment pas et sont encourus ailleurs dans l’organisation (comme en Belgique).
  • Quant à la rotation du personnel et les licenciements, là aussi les mauvais calculs déforment la vérité. Les chiffres utilisés par l’article pour prouver que “depuis 2020, plus de la moitié des employés démissionnent ou sont licenciés chaque année” comprennent les changements de contrat (par exemple, un employé passant d’un temps partiel à un temps plein, ou vice versa), incluent également les contrats temporaires (qui, par définition, vont et viennent sur des périodes plus courtes) et même les jobs étudiants (ou les jobistes). Mettre tout cela dans le même panier est incorrect et indécent.
  • En outre, dans les pays où se déroulent les projets, il arrive parfois qu’un projet d’ Action Damien se voie offrir un avenir durable par le gouvernement local ou une autre organisation. Nous l’encourageons, mais cela nous amène parfois à devoir licencier notre propre personnel. Il arrive qu’ils soient ensuite réembauchés par le gouvernement local ou par quiconque poursuit le projet de manière durable. Le licenciement d’ Action Damien ne signifie donc pas la fin du projet, bien au contraire.
  • Sur les coûts salariaux et la rotation des employés. (1) L’article compare la facture totale d’un profil freelance – incluant également une TVA de 21 % – avec le salaire brut ou net d’un employé permanent – “trois à cinq fois plus que le personnel contractuel permanent”. Il s’agit manifestement d’une comparaison inexacte. (2) Notre analyse montre que ce sont principalement les profils dits de support qui ont une rotation plus élevée : communicants, comptabilité, administration, RH, informatique. Il n’est pas rare qu’ils cherchent un nouveau défi après un certain temps et qu’ils le fassent plus rapidement que ceux qui, en raison de la nature de leur travail, ont tendance à s’engager pour de plus longues périodes, comme le personnel des programmes. Parmi ce dernier groupe, nous ne constatons pratiquement aucune rotation. (3) Les fluctuations des coûts salariaux au fil des ans sont d’une part en partie dues au versement d’indemnités de départ, d’autre part Action Damien a traditionnellement un système de rémunération encore fortement axé sur l’ancienneté. Le fait qu’ Action Damien aie des employés fidèles augmente également ses coûts salariaux. Depuis 2021, Action Damien collabore avec le cabinet Berenschot pour mettre en place un nouveau système de rémunération. De cette manière, nous voulons obtenir un ensemble de rémunérations attractives et améliorer notre position sur le marché du travail, en particulier pour les jeunes candidats employés. (4) Une enquête menée en 2021 sur le bien-être au travail montre que la satisfaction des employés a augmenté. Cela dit, il y a aujourd’hui des inquiétudes et des mécontentements suite à une série de réformes, mais c’est un problème que la nouvelle directrice générale Pascale Barnich a l’intention de régler rapidement – en novembre 2022, elle a nommé un manager de crise chargé de travailler avec une délégation d’employés pour identifier et traiter les inquiétudes et les mécontentements – voir également la rubrique “réformes”.

Travailler avec des indépendants : l’alternative est la chaise vide, avec un impact conséquent sur les projets

Action Damien a fait et fait encore appel temporairement, par nécessité opérationnelle et uniquement pour des fonctions spécifiques, à des travailleurs indépendants au lieu d’employés permanents. Nous ne considérons pas le fait qu’ Action Damien fasse appel à des indépendants comme une accusation, mais comme une critique vide et injustifiée. D’un point de vue financier, notre préférence va également au personnel permanent. Nous faisons donc délibérément appel aux indépendants dans l’intérêt de l’organisation. L’alternative est une chaise vide, avec un impact conséquent sur l’organisation et les projets.

Même lorsque vous décidez de travailler avec des indépendants, la mission de l’organisation est primordiale. Chaque décision que nous prenons, chaque dépense que nous faisons, nous les évaluons en fonction de cela. Les freelances qui travaillent actuellement chez Action Damien sont tous soit des employés temporaires, soit des profils d’experts nécessaires à la réalisation de notre mission et pour lesquels nous sommes en pleine recherche d’un employé permanent adéquat. Mais Action Damien, à l’instar d’autres organisations, constate une tension sur le marché du travail.

En décidant de nommer un CEO externe pour un an, renouvelable pour un an maximum, qui avait précédemment travaillé comme consultant pour Action Damien, le conseil d’administration et l’assemblée générale ont également pesé les intérêts de l’organisation. En effet, à l’époque, il y avait un grand besoin de gérer la transition, en plus du  programme qui était en cours.

Pour une complète information, sachez que la Management Team se compose actuellement de quatre personnes, dont trois ont une expérience des ONG et deux ont une grande expérience de l’Afrique. En outre, un ancien représentant d’ Action Damien lui-même, qui connaît particulièrement bien nos projets sur le terrain grâce à sa vaste expérience internationale, assiste la Management Team en lui fournissant conseils et assistance.

En 11 ans, l’organigramme de chaque organisation change, y compris Action Damien

Action Damien est une organisation dynamique qui veut constamment s’adapter à l’évolution des besoins et du contexte, dans nos pays de projets et en Belgique. Sur une période de 11 ans, l’organigramme d’une organisation change considérablement et il en va de même pour Action Damien. Par conséquent, il n’est pas correct – et cela n’a aucun sens dans notre cas – de simplement additionner notre équipe de personnel au fil des ans à différents postes.

L’un des services cités dans l’article est notre département de communication et de collecte de fonds. La croissance des effectifs s’explique, d’une part, par les efforts plus importants que nous (devons) faire dans ce domaine aujourd’hui. Toutes les organisations actives dans la collecte de fonds vers des bonnes causes confirmeront que, par rapport aux années 2000, elles doivent chacune travailler plus dur pour attirer l’attention, et ce en raison d’un nombre accru d’organisations à but caritatif et d’une sensibilisation accrue à des problèmes mondiaux plus nombreux et différents qu’auparavant. Un certain nombre d’activités de collecte de fonds étaient externalisées avant 2020, mais sont réalisées en interne chez Action Damien depuis 2020, ce qui permet une plus grande efficacité.

D’autre part, nous nous engageons de plus en plus à intégrer nos activités au nord et au sud. Des fonctions autrefois décentralisées sont désormais regroupées au sein d’une équipe faîtière. Nous nous sommes éloignés du modèle où l’opération nord – brièvement dans les pays développés – s’occupe de la collecte de fonds et l’opération sud – les pays de projets – s’occupe de la mise en œuvre du projet. Le passage à un modèle organisationnel intégré signifie également que les responsabilités sont réparties différemment.

Une telle intégration entraîne évidemment aussi des changements dans la structure organisationnelle, mais fusionner des équipes ou inclure des responsabilités supplémentaires est loin d’être la même chose qu’ “élargir le sommet” ou “embaucher des personnes supplémentaires” – comme l’article cherche à le prouver à tort en additionnant simplement les effectifs des équipes.

Réformes

Ce qui est vrai, c’est qu’ Action Damien sort d’une période tumultueuse due à des réformes. L’organisation, qui vise à éradiquer la lèpre et la tuberculose et guérit chaque année un quart de million de personnes dans le monde, a vu ses revenus issus de la vente de marqueurs et le nombre de volontaires actifs diminuer depuis les années 2010, conséquence de tendances plus larges dans la société, telles que l’augmentation des actions dirigées vers les bonnes causes, l’attention accrue vers les divers défis mondiaux, l’évolution de l’interprétation de la quête de sens et le déclin général de l’engagement volontaire à long terme. Pour adapter l’organisation à un monde en mutation, des réformes ont été conçues et mises en œuvre. Avec les meilleures intentions du monde, mais non sans discussions ni remous. Prendre un nouveau cours ne se fait jamais sans mal, pas même chez Action Damien.

Afin de répondre de manière approfondie et rapide au mécontentement et aux préoccupations du moment, la nouvelle directrice d’ Action Damien Pascale Barnich a nommé un manager de crise en novembre 2022, deux mois après le début de sa mission. Celui-ci s’est vu confier la tâche spécifique de travailler avec une délégation du personnel pour identifier les insatisfactions et les préoccupations et suggérer des solutions possibles. En nommant temporairement un manager de crise, Pascale Barnich et le conseil d’administration veulent s’assurer que l’organisation peut rapidement mettre fin à cette période de turbulence et aller de l’avant. Alors que le manager de crise travaillera spécifiquement sur les préoccupations en Belgique, Pascale Barnich, son équipe et les directeurs resteront concentrés sur l’ensemble de l’organisation, en Belgique et dans le monde.

“Encore une fois, nous allons enquêter de manière approfondie sur les allégations faites dans l’article. Il n’y a pas de tabous et la transparence est toujours de mise. Avec le manager de crise et son groupe de concertation avec le personnel, nous disposons d’un bon système pour enquêter sur toutes les allégations possibles en toute indépendance. Aux allégations et accusations injustifiées, nous répondons par la transparence.” – Pascale Barnich, directrice générale Action Damien

Publié le 11 janvier 2023

A propos d’Action Damien

Action Damien est une organisation médicale non marchande belge active depuis 1964, présente dans 14 pays. En Belgique, Action Damien soutient le projet BELTA, qui offre un hébergement aux patients sans-abris atteints de tuberculose, pendant toute la durée de leur traitement. Action Damien s’est donné pour mission de se mobiliser en faveur des personnes souffrant de la lèpre, la tuberculose et d’autres maladies infectieuses comme la leishmaniose. Pour y arriver, elle s’efforce d’optimiser l’accès aux soins de santé par le biais de formations du personnel local, d’activités de recherche et d’activités médicales ciblées. Elle s’emploie également à sensibiliser et à informer les populations, à faciliter la réinsertion des patients, à lutter contre la stigmatisation liée à ces maladies et à se doter de tous les moyens et ressources nécessaires pour y parvenir. 38 personnes travaillent au sein d’Action Damien en Belgique et plus de 1000 à travers le monde.

Contact

Greetje
Wassenberg
Head of Fundraising, Communication & Volunteer Work

Prenez contact avec Greetje, elle répondra à vos questions concernant la presse et les médias.

Téléphone : +32(0)475 95 10 88